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Vitrolles : ils payent la taxe des ordures ménagères, mais les éboueurs ne passent pas

Écrit par Aliénor Barrière
éboueurs-marseille-argent-public Shutterstock

Dans une zone industrielle près de Marseillais, à Vitrolles, les éboueurs de la métropole Aix-Marseille-Provence ne passent plus depuis deux ans. Les 700 entreprises implantées là-bas louent donc les services d’une société privée pour ramasser leurs déchets.

 

Tout se passait bien jusqu’à ce que, surprise, elles reçoivent dans leur avis d’impôts locaux, celui de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ! Et pourtant, toujours pas un seul éboueur municipal à l’horizon… 

Le vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence, en charge du traitement des déchets, Roland Mouren, a donc été interpellé, et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa réponse est un modèle de cynisme : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères est un impôt, pas une redevance.

« Une redevance, c’est pour un service rendu, et un impôt, c’est un impôt. Si je vous fais la liste des impôts illogiques, ça risque de durer longtemps ! ». En cela, on est bien d’accord...

Logique ou non, cet impôt rapporte plus de deux millions d’euros par an à la Métropole, on comprend dès lors que la raison n’a guère sa place dans la discussion.

Cette énième aberration fiscale coûte en tous cas bien cher aux entreprises du parc d’activité :

« Depuis janvier 2020, on a la double peine : je paye une fois mes poubelles sur la taxe foncière (3641 euros), et une autre fois sur une gestion mutualisée de nos poubelles (3440 euros) »témoigne un un gérant d’hôtel auprès de Francetvinfo.fr.

En principe, tout usager qui ne bénéficierait pas d’une récolte effective de ses poubelles pourrait être exonéré de cette taxe ; mais c’est sans compter les exceptions dont les pouvoirs publics sont toujours friands et sur lesquelles s’appuie Marseille.

Le principe du consentement à l’impôt est pourtant une des bases de l’Etat de droit.

Publié le vendredi, 17 juin 2022