Par Jacques Mandorla, Membre de l’Assemblée générale de Contribuables Associés
Conseiller du Quartier La Motte-Picquet/Dupleix (Mairie du XVe)
1-La Mairie de Paris a une arrière-pensée
On oublie, en effet, de dire aux Parisiens quel est l’objectif caché de cette opération marketing, nommée « 500 Rues-jardins », orchestrée par Anne Hidalgo et son adjoint chargé de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie, David Belliard (qui vient d’affirmer dans Le Parisien, dans une terminologie « écolo-bobo » : « Je suis fier que Paris soit une ville woke, féministe et antiraciste »).
En réalité, cette opération marketing sert avant tout à supprimer le maximum de places de stationnement. Selon nos estimations, cela va représenter de 10 000 à 15 000 places !
2-On laisse les Parisiens dans le flou total
En effet, la liste des 500 rues n’est absolument pas connue avant le vote ! Ce qui laisse à monsieur Belliard tout loisir de choisir les rues qu’il a envie de neutraliser, sans concertation aucune avec les riverains concernés ! Bel exemple de participation des citoyens…
3-Les riverains vont galérer pour se garer
Toutes les « Rues-jardins » seront évidemment implantées dans des voies sans entrée de parking : encore heureux que les riverains qui se garent au sous-sol de leur immeuble puissent continuer de le faire. Conséquence logique : les « Rues-jardins » seront donc celles dont les immeubles ne possèdent pas de parking.
Bon courage donc aux riverains qui ne pourront plus stationner devant leur habitation et qui, en rentrant chez eux, passeront beaucoup de temps à rechercher une place dans les rues avoisinantes.
4-D’importants reports de circulation dans les quartiers concernés
Interdire les voitures dans 500 rues va inévitablement déporter le trafic dans les voies les plus proches, créant par conséquent plus de bouchons et plus de pollution ! Où est donc le slogan « Paris respire » dont la Mairie se gargarise en permanence ? Avec l’opération des « Rues-jardins », ce sont 500 quartiers supplémentaires qui vont donc être impactés par des embouteillages quotidiens !
5-Les commerçants sont les dindons de la farce
Des tests sur les « Rues-jardins » ont déjà été pratiqués dans plusieurs arrondissements : c’est un échec. Le constat est terrible, surtout pour les commerçants qui déplorent que les voitures de leurs clients ne pourront plus se garer devant leurs boutiques. Ainsi, dans les rues qui ont servi de tests à ce nouveau concept, il a été enregistré une baisse moyenne de 15% du chiffre d’affaires des commerces !
6-Les nuisances sonores vont augmenter
C’est la conséquence logique de l’aspect piétonnier des rues : plus de passants, plus de terrasses, plus de bruit. Surtout le soir. Bon courage et bonne nuit aux riverains !
7-Le programme « Rue des écoles » est un relatif échec
Actuellement, seules 218 rues sont « apaisées », pour reprendre la terminologie « écolo-bobo » de monsieur Belliard. En 2021, quand ce programme a été lancé, il était beaucoup plus ambitieux. Mais il ne donne pas les résultats attendus.
Prenons un exemple : la rue Schutzenberger, dans le XVe arrondissement, a été transformée en « Rue des écoles » pour 450 000 euros, mais les élèves ne passent jamais par la porte de cette rue car la Direction de l’établissement ainsi que les syndicats de parents d’élèves ont toujours boycotté cette sortie et continuent de passer par la rue Rouelle ! La rue Schutzenberger ne mérite donc pas l’appellation «Rue des écoles». Et il y a bien d’autres exemples dans Paris.
C’est pourquoi, comme ce mouvement « Rues des écoles » s’essouffle, la Mairie de Paris a inventé un nouveau concept marketing : les « Rues-jardins ».
8-Le coût véritable du programme est caché aux Parisiens !
En effet, la Mairie de Paris ne fournit aucun chiffre avant le vote. Or, selon l’enquête de Contribuables Associés, ce programme « Rues-jardins » va coûter, en moyenne (car toutes les voies n’ont pas la même longueur), 500 000 euros par rue. Donc, pour 500 rues, faites le calcul : 250 millions d’euros vont être dilapidés dans ce projet !
9-Tout cela préfigure une hausse prochaine des impôts locaux
Une partie des impôts des contribuables parisiens vont donc servir à financer cette somme aberrante de 250 000 000 d’euros ! La crainte des contribuables parisiens est alors forcément légitime : pour trouver le financement de ces travaux, la Mairie de Paris va inévitablement les taxer fortement. La prochaine taxe foncière va-t-elle battre son record d’augmentation de 2023 : +52% ?
On peut donc se poser la question suivante : est-ce bien sérieux et responsable de dépenser 250 millions d’euros pour un projet de « Rues-jardins » dont les conséquences n’ont même pas été évaluées, quand on sait que la dette de la Mairie de Paris est déjà considérable et qu’elle est attendue à 9,4 milliards d’euros à la fin de cette année 2025 ?
Jacques Mandorla
Pour moi qui vit en banlieue, Paris est déjà inaccessible en voiture et ce sera bien pire si ce projet prend corps. Paris village, Paris jardin va devenir la banlieue des banlieues!
Y aura t il des places prioritaires ou réservés pour les mineurs isolés ??