La retraite chapeau de Varin, une bonne affaire pour l’Etat !

Écrit par Contribuables Associés

Si la retraite chapeau de Philippe Varin est choquante, c’est aussi parce que le fisc et l’URSSAF en seront les premiers bénéficiaires…

 

La retraite chapeau de Philippe Varin, ancien président de Peugeot, fait actuellement grand bruit. Il est vrai qu’une pension de 300 000 € par an, versée à vie à un ancien dirigeant resté moins de 5 ans et dont on ne peut pas dire que l’action ait particulièrement profité à l’entreprise, cela laisse songeur…

Au milieu du concert d’indignations, le gouvernement, en la personne d’Emmanuel Macron, vient pourtant d’annoncer que l’Etat, actionnaire de Peugeot, maintenait sa confiance à l’intéressé.

Il faut dire que la taxation de ce type de rente est désormais tellement lourde que l’Etat profitera encore plus de la rente que Philippe Varin lui-même. En voici la démonstration :

Contribution spéciale sur les retraites chapeau : 300 000 x 14 % = 42 000 €

CSG-CRDS : 300 000 x 7,1 % = 21 300 €

Cotisation maladie : 300 000 x 1 % = 3 000 €

Contribution autonomie : 300 000 x 0,3 % = 900 €

Philippe Varin ne percevra donc au mieux « que » 224 700 €. On peut en outre supposer que l’addition de tous ses revenus le rend imposable dans la tranche à 45 %. Il risque donc une imposition au titre de sa retraite chapeau d’environ 100 000 €. Sans oublier la contribution « exceptionnelle » de 3 % sur les hauts revenus.

Il est donc probable que le jeune retraité ne profitera que d’environ 120 000 € sur les 300 000 € payés par Peugeot.

Et ce n’est pas tout : Pour constituer un régime de retraite chapeau, l’entreprise doit verser une contribution patronale de 16 % sur les rentes, 24 % sur les primes versées pour constituer le capital de la rente ou de 48 % sur la provision constituée en interne. A titre d’exemple, si Peugeot a versé une prime d’assurance de 15 000 000 € pour constituer le capital nécessaire au versement de la rente, cela signifie qu’elle a aussi dû verser une contribution à l’URSSAF de 3 600 000 € !

Comme par hasard, Peugeot évite juste la nouvelle contribution additionnelle de 45 % qui frappe les retraites chapeau excédant… 304 320 €.

L’Etat ne peut donc que se réjouir de son attitude vertueuse consistant à taxer toujours plus les retraites chapeau au nom de la justice sociale : Il récupère tous les ans environ 180 000 € sur les 300 000 € versés, soit 60 %, après avoir touché sans doute plus de 3 000 000 € lors du provisionnement de la rente.

Et tant pis si l’Etat percepteur rit pendant que l’Etat actionnaire de Peugeot pleure…

Publié le jeudi, 07 mai 2015

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