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Claude Goasguen : “Il faut réformer l'AME”

Écrit par Contribuables Associés
claude-goasguen-il-faut-reformer-ame © Brunetti Ava - Wikimedia Commons - CC BY-SA 3.0

L’État a signé, début 2008, un chèque de 900 millions d’euros pour éponger les dettes de l’Aide médicale d’État (AME), organisme social qui couvre gratuitement les dépenses de santé des clandestins, devenu une véritable « niche à fraude ». 

 

Les députés UMP Claude Goasguen et Thierry Mariani ont décidé de s’y attaquer en déposant en décembre 2007 une proposition de loi visant à réformer l’AME.

Claude Goasguen (photo), qui est également conseiller de Paris (UMP), a répondu aux question de Contribuables Associés.

Sur quel constat vous êtes-vous fondé pour faire cette proposition de loi ?

L’Aide médicale d’État, créée en 2000, répondait à un impératif sanitaire : les immigrés en situation irrégulière n’allaient pas se faire soigner, et il y avait un risque d’épidémie.

L’évaluation du coût de l’AME faite à l’époque était de 200 millions de francs.
En 2006, les 191 000 bénéficiaires ont coûté à l’État [l’AME n’est pas rattachée à la Sécurité sociale, NDLR] 445 millions d’euros – auxquels il faut ajouter une dette de 900 millions d’euros ! 

Il est apparu que la consommation médicale des bénéficiaires de l’AME, qui ne versent pas un euro pour leurs soins, s’élève à 2 500 € en moyenne par personne et par an, dépassant très largement la consommation médicale du Français moyen (1 500 €).

En quoi consistent ces fraudes ?

Les inscriptions sont reçues par quatre organismes différents, chacun s’interdisant de communiquer avec les autres pour protéger la clandestinité.

La même personne peut donc s’inscrire plusieurs fois !

Nous avons constaté que des dépenses de chirurgie esthétique étaient couvertes par l’AME.

C’est du tourisme médical : des gens viennent en France se faire prodiguer des soins qui n’ont rien à voir avec la philosophie sanitaire de l’AME.

À cela s’ajoute le trafic de médicaments, que les bénéficiaires revendent.

Il n’existe aucun contrôle permettant d’éviter ces abus ?

À la création de l’AME, aucun contrôle n’a été mis en place car nous avons cette manie, en France, de croire que l’argent qui va aux organismes sociaux est angélique par nature.

Les organismes sociaux sont ainsi devenus des niches à fraude : c’est le cas de la Sécurité sociale, de la formation professionnelle…

En quoi consiste votre réforme ?

La réforme de l’AME devrait instituer un ticket modérateur : les bénéficiaires de l’AME devront avancer une somme d’argent. 

Nous avons aussi suggéré de concentrer en un guichet unique les inscriptions à l’AME, en les assurant de la confidentialité des fichiers. 
Alerté, le gouvernement a engagé une enquête et fera des propositions pour instaurer un contrôle financier de l’AME.

En 2005, Raffarin avait tenté cette réforme, mais a dû reculer face à la pression des associations et de la gauche…

Ils se couvrent la tête sur les abus financiers des organismes sociaux au nom de l’angélisme. Il faut les laisser crier !

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le samedi, 23 février 2008