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Dépenses publiques ≠ Bonheur social

Écrit par Contribuables Associés

L'excès des dépenses publiques a conduit notre société de consommation à devenir une société de consumation. Le domaine public, en tant qu'usufruitier des deniers des contribuables, doit revenir à une rigueur et une qualité qui lui fait défaut depuis déjà fort longtemps, et que nécessite la gestion de l'argent des contribuables.

 

Le modèle que s’est choisi la France au cours de son Histoire repose sur une contrepartie entre la liberté des individus et la protection d’un Etat. Renan affirmait que l’Etat est une volonté de vivre ensemble ; ainsi payons nous des impôts à l’Etat, et cet argent est la contre-partie de ce vivre ensemble, parce que nous ne pouvons pas vivre ensemble sans Etat pour organiser la nation.

Cependant, il semblerait que la poursuite de la thèse rousseauiste soit devenue une justification invoquée à tout-va pour justifier toutes les nouvelles contraintes imposées par l’Etat ; la première d’entre elles étant les dépenses publiques.

Ce système de socialisation d’une structure politique a entrainé peu à peu l’enchaînement des contribuables à une machine de guerre brassant tout-ensemble la gabegie et la bien-pensance, à une cadence effrénée que nous constatons chaque mois sur notre fiche d’impôts.

Et de ce mal ne découle pas un grand bien, puisque les fractures sociales sont abyssales, et le déficit colossal.

Mais dans ce cas, qu’attendons-nous ? Une seule solution, la réforme à tour de bras ! Nombres de pays ont déjà emprunté ce chemin courageux. Ainsi la Suisse a-t-elle mis fin au statut des fonctionnaires hors mission régalienne… Et elle est classée 2e pays au monde où il fait bon vivre ! Le Canada aussi a suivi cette voie, en supprimant plusieurs ministères, et il se trouve lui aussi dans le top 10 des pays les plus agréables.

Que retenir de cela ? Peut être changer notre conception de l’Etat. Depuis toujours, la France n’a eu qu’un but : asseoir son pré carré. La France est une terre cultivée par des paysans, christianisée par des saints et dirigée par des rois. Nous éprouvons un attachement particulier envers l’Etat, ne serait-ce que parce que sa tête revêt un caractère divin de part le Sacre. Cette histoire millénaire a conduit les Français à considérer l’Etat comme une fin en soi, toute puissante, omnisciente et omnipotente.

A l’inverse, nos voisins britanniques n’ont eu de cesse d’appareiller des navires depuis leur île afin de partir à la conquête commerciale de nouvelles régions. Leur libéralisme économique est l’héritier de cette fuite de leur terre vers un profit lointain et déraciné.

Il s’agit donc de comprendre que la société française n’est pas un amas de porte-monnaies, d’actions en bourse et de cotisations, mais bien des hommes et des femmes qui travaillent chaque jour pour assurer un avenir serein à leur famille. Rejetons l’idéologie du keynesienne du tout-économie et son triangle carcéral : croissance, pouvoir d’achat, emploi. L’économie ne fait pas toute la société, et l’individu n’est pas un consommateur.

L’excès des dépenses publiques a conduit notre société de consommation à devenir une société de consumation. Le domaine public, en tant qu’usufruitier des deniers des contribuables, doit revenir à une rigueur et une qualité qui lui fait défaut depuis déjà fort longtemps, et que nécessite la gestion de l’argent des contribuables.

Cette recherche de la qualité dans le domaine public relève d’un désir d’alignement sur le privé. En effet, l’univers concurrentiel de ce dernier le pousse sans cesse à proposer le meilleur pour se démarquer. Combien plus peut-on donc en attendre des services publics, qui travaillent chaque jour avec l’argent que NOUS leur donnons ! L’utilisation du produit du travail de chaque contribuable devrait inciter les services publics à se surpasser dans une utilisation toujours plus raisonnée et économe.

De la même manière que les associations doivent avoir à cœur d’utiliser au mieux l’argent de leurs donateurs, l’Etat doit considérer les dépenses publiques comme des frais de fonctionnement certes indispensables, mais à utiliser avec parcimonie : ce n’est pas l’argent de l’Etat, c’est l’argent des contribuables.

Un chiffre résume à lui seul cette idée que le bonheur social est profondément indépendant des dépenses publiques : 160 milliards.

160 milliards par an, c’est l’économie réalisée par l’Etat grâce aux 10% de la population française qui prennent soin eux-mêmes des personnes âgées et malades, de ceux qui sont dans le besoin.

Ces aidants, ce sont eux qu’il faut encourager, pas créer un énième impôt visant à pourvoir une énième cotisation, mais simplement opérer des abattements fiscaux afin de permettre l’augmentation de ces aidants sur le territoire, pour qu’entourer son parent âgé soit un choix, pour que soutenir un proche malade soit un choix, pour ne plus dépendre d’un système que nous finançons malgré nous. Le fil sociétal est tissé par toutes nos générations, et le bonheur social passe par une attention intergénérationnelle accrue.

Aliénor Barrière

Publié le jeudi, 27 avril 2017