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La santé malade de son administration : le cas de l'ANAP

Écrit par Contribuables Associés

Les établissements privés malgré une réglementation qui leur est moins favorable, malgré des budgets très nettement inférieurs, arrivent à améliorer la performance ; ils reçoivent de plus en plus de patients qui se détournent des hôpitaux publics.

 

Le Canard enchaîné de fin août 2012, sous la plume de Brigitte Rossigneux, nous apprend qu’il existe une « agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) », chargée de prodiguer les bons conseils de gestion.

Bien sûr financée par l’assurance-maladie elle est dotée d’un budget de 50 millions d’euros.

Ce qui lui permet de financer ses 98 salariés et de dépenser 35 millions d’euros auprès de cabinets conseils censés la guider vers une meilleure performance des hôpitaux publics.

En d’autres termes, l’administration et les directions des hôpitaux ont besoin du secteur privé pour les aider à améliorer leur performance… Sans garantie de résultats. Bien entendu les conseilleurs ne sont pas les payeurs et malgré le coût des études, il n’est pas certain que ces établissements aient amélioré leur performance. Si c’était le cas, cela se saurait.

On peut aussi s’interroger sur la compétence et l’utilité de ces directions des grandes structures hospitalières.

Dans le même temps, les établissements privés malgré une réglementation qui leur est moins favorable, malgré des budgets très nettement inférieurs, arrivent à améliorer la performance ; ils reçoivent de plus en plus de patients qui se détournent des hôpitaux publics.

Il est vrai, qu’à la différence des hôpitaux publics, les gestionnaires du privé sont directement responsables de leurs erreurs et de leur incompétence.

Y aurait-il autant de candidats à la direction des hôpitaux publics si chacun des directeurs était responsable sur ses propres deniers ?

L’article du Canard enchaîné ne fait que souligner un phénomène beaucoup plus général régulièrement dénoncé par la Cour des comptes : par exempleles dizaines de millions investis dans l’informatique pour des projets qui n’ont pas et qui ne pourront pas aboutir.

Plus près de nous, nous pourrions citer la scandaleuse expérience de l’hôpital d’Aubagne qui , à travers une association, a fait l’acquisition d’une clinique privée. Un des objectifs était de démontrer les extraordinaires compétences en gestion de l’hôpital public local….

En 5 ans malgré des soutiens financiers dénoncés par la Chambre régionale des comptes, l’association, en situation de dépôt de bilan, a été contrainte de passer la main en catastrophe et le directeur de l’hôpital à l’origine du gouffre a été muté à la Sécurité routière.

Déjà les hôpitaux publics sous-traitent un certain nombre de missions de maintenance, d’entretien, de nettoyage, de restauration.…

Pourquoi ne sous-traiteraient-ils pas la direction ? Ou alors plus simplement pourquoi ne pas confier au secteur privé les missions de service public en unifiant le statut des hôpitaux et des cliniques et en responsabilisant les dirigeants des hôpitaux publics.

Dans le budget contraint et inextensible de la santé, toutes les dépenses inutiles ou inappropriées sont faites aux dépens des soins indispensables délivrés aux patients.

C’est la vie de nos patients, de nos proches, qui est en jeu !

Docteur Jean-Paul Gautier, de l Association des contribuables d’Aubagne.

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le mardi, 04 septembre 2012