Les emplois d’avenir n’ont plus d’avenir

Écrit par Contribuables Associés

Les emplois d’avenir, mesure phare de la politique de lutte contre le chômage, constituent un échec patent. Ils illustrent la limite de l’intervention de l’Etat. 

 

Les emplois d’avenir sont devenus le symbole de l’impuissance de l’Etat-Providence, de sa capacité à perdre un temps précieux, de son autisme caractérisé par le refus de voir l’évidence, de son ignorance des dynamiques économiques. Ces emplois aidés ne sont en aucun cas une solution au chômage. Ils sont encore moins une solution à l’insertion professionnelle. Ils ne sont qu’un gaspillage de l’argent des contribuables.

Les emplois d’avenir auront cependant servi à une chose : permettre à certains ministres socialistes de découvrir que les créations d’emplois peuvent aussi se faire avec le secteur privé ! Rappelons que la mesure des emplois d’avenir possède les deux caractéristiques de l’idéologie collectiviste : le sectarisme et la discrimination, le tout justifié par la justice sociale.

Sectaire car l’Etat voulait faire bénéficier de ces contrats uniquement les collectivités territoriales et les associations, soit le secteur public et le secteur subventionné tout deux déjà financés par ailleurs par les contribuables. François Hollande, niant les principes de base de l’économie de marché selon lesquels le secteur marchand est le seul capable de créer des emplois pérennes et producteurs de richesse, ne voyait la solution du chômage que dans le secteur public. Et pour cela, il forçait la marche : il encourageait le secteur public en déclarant que l’Etat financerait à hauteur de 75% les emplois d’avenir tandis qu’il décourageait sciemment le secteur  privé en n’accordant une aide de 35%. Notons en aparté qu’au final les emplois d’avenir du secteur public sont en réalité financés à 100% par les contribuables car toute collectivité et leurs fonctionnaires vivent aux frais des contribuables. Cependant même avec cette proposition de financement à hauteur de 75%, les collectivités et les associations ne se sont pas précipités et rechignent même.  C’est dire que la situation économique est grave !

Le résultat de cette politique est édifiant : fin avril 2013, seuls 20.000 emplois d’avenir étaient signés

Discriminatoire car ne peuvent être employés que les jeunes sans diplôme. Les jeunes diplômés qui ont fait l’effort de faire des études payées par des parents qui souvent avaient peu de moyens et ont fait des sacrifices financiers pour offrir une éducation à leur enfants sont volontairement laissés sur le bord de la route. Utiliser l’argent des contribuables pour mettre en place une telle discrimination est tout simplement inacceptable. Que les choses soient faites dans l’ordre : que les 62 milliards d’euros pris aux contribuables pour constituer le budget de l’Education nationale servent à réparer les dégâts  d’un système scolaire qui laissent de côté trop de jeunes. C’est une formation qu’il faut pour obtenir un emploi et non pas un emploi pour obtenir une formation. En outre, qu’apprendraient ces jeunes non diplômés aux contacts de la fonction publique ou d’associations ? Soyons sérieux, la notion de travail et de productivité ne peut s’acquérir qu’auprès de ceux qui travaillent et qui produisent.

Le résultat de cette politique est édifiant : fin avril 2013, seuls 20.000 emplois d’avenir étaient signés.  A ce rythme, ce seraient environ 60.000 emplois d’avenir qui seraient pourvus d’ici la fin de l’année 2013, soit 40% de moins que les 100.000 emplois prévus. C’est un ratage de première classe. Et tellement prévisible en outre. Alors devant l’échec, François Hollande et Michel Sapin, ministre du travail, consentent qu’à titre exceptionnel le dispositif puisse s’étendre au privé, ce qui est déjà en soi vécu comme un échec terrible. Mais attention : étendre au privé, oui, mais tout en gardant le caractère discriminatoire de la mesure, c’est le prix de la justice sociale…

Les préfets au garde-à-vous !

La France doit être le seul pays occidental à donner des ordres aux préfets pour combattre le chômage. On a pourtant du mal à comprendre ce que ces fonctionnaires viennent faire là, étant donné qu’ils ignorent ce qu’est chercher un emploi vu qu’ils ont toujours été nommé et qu’ils savent encore moins ce qu’est une entreprise eux qui ne connaissent que les ordres de l’Etat.

Michel Sapin se donne l’illusion de l’action en mobilisant les préfets. « Il faut que ça accélère franchement pour la deuxième partie de l’année », a-t-il déclaré. Et, afin d’étendre le dispositif aux entreprises, il déclare : « j’ai donné des ordres aux préfets, à Pôle emploi pour qu’on facilite les choses. » Et ensuite ? Les préfets vont-ils convoquer les chefs d’entreprises ? Ce serait grotesque. Perçoit-on le ridicule et surtout l’impuissance de l’Etat dans le fait de « donner des ordres aux préfets » pour inciter à l’embauche et créer des emplois ? A l’heure actuelle seuls 3% des emplois d’avenir, soit environ 600 contrats, sont signés dans le secteur marchand. La proportion ne risque pas d’augmenter surtout que les chefs d’entreprises ne seraient pas libres d’embaucher qui ils veulent.

Maintenir la discrimination à tout prix !

En outre, l’extension des emplois d’avenir au secteur privé se fait sous condition : « je suis favorable à ce qu’on puisse les étendre plus qu’aujourd’hui », déclare Michel Sapin, « mais sans changer de cible. » Le ministre désigne donc ces 500.000 jeunes « les plus en difficulté, ceux qui restent toujours au bord du chemin si on ne s’occupe pas d’eux. » Michel Sapin oublie que si c’est jeunes sont « au bord du chemin » comme il le dit, c’est d’abord de la responsabilité de l’école républicaine donc de l’Etat. Ce n’est pas la peine d’essayer de sous-entendre que les entreprises privées seraient la source du chômage des jeunes par qu’elles ne voudraient les embaucher : la cause première d’échec des jeunes réside dans cette Education nationale qui a oublié d’instruire et de s’adapter aux réalités de l’économie de marché.

En maintenant cette discrimination à l’embauche, François Hollande et de Michel Sapin sabordent les emplois d’avenir. Si les collectivités territoriales, qui, elles, pouvaient être pressées légitimement par les préfets et qui ne couvraient que 25% des frais de ces emplois, n’ont pas réagi avec enthousiasme, il y a encore moins à attendre de la part des chefs d’entreprises qui doivent couvrir 65% des frais de ces contrats. Les entrepreneurs ont déjà du mal à faire face au matraquage fiscal alors ont-ils besoin d’embaucher des jeunes dont ils devront  financer la formation et attendre un ou deux ans avant qu’ils ne soient rentables dans un contexte économique tendu ? Car, au risque de choquer les collectivistes, le but d’une entreprise est de gagner de l’argent et de faire du profit, pas d’être une œuvre caritative. Les emplois d’avenir ne sont pas réalistes et sont parfaitement inadaptés à l’urgence économique de notre pays.

Les emplois d’avenir sans avenir

Il s’agit maintenant de savoir quand François Hollande prendra conscience que le service public ne peut pas tout. Chaque mesure impliquant le service public entraîne une dépense publique supplémentaire que doivent assumer les contribuables. Et l’extension in extremis au privé ne sauveront pas ces emplois aidés. Ils n’ont plus d’avenir.

 

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le mercredi, 15 mai 2013

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