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Colloque Contribuables Associés : A quoi servent les riches ?

Écrit par Contribuables Associés

A quoi servent les riches ? Les Contribuables Associés ont tenté de réponde à cette question en organisant un colloque le 23 mai 2012, à la Fédération française du bâtiment. 250 personnes ont répondu présent.

 

« A quoi servent les riches ». Le titre de l’ouvrage de Jean-Philippe Delsol, administrateur de l’IREF, est un rien provocateur. C’est sur ce thème que les Contribuables Associés ont organisé un colloque à la Fédération française du bâtiment le 23 mai. Quatre intervenants se sont succédés à la tribune devant 250 personnes.

Le premier, Nicolas Lecaussin, directeur du développement à l’IREF, évoque une stigmatisation des riches, pris comme boucs émissaires. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un riche ? Pour Jean-Luc Mélenchon, les bénéficiaires du SMIC sont riches. Pour François Hollande, le riche gagne 4 000 euros par mois.

En réalité, la richesse d’une personne varie en fonction du contexte géographique. Un riche de la Creuse ne sera pas riche à Paris… Nicolas Lecaussin observe que les riches sont moins riches qu’au XIXe siècle. D’autant que l’écart entre riches et pauvres s’est considérablement réduit au cours du siècle dernier.

Les riches ne sont plus les mêmes

Autrefois, les aristocrates et bourgeois de profession libérale étaient les riches. Aujourd’hui, ils sont entrepreneurs (80% en Angleterre), ils créent de l’emploi et donc des richesses, grâce à leurs investissements et leurs dons.

Il est une autre catégorie de riches auxquels personne ne pense. Il s’agit des riches de l’Etat : « les fonctionnaires qui s’enrichissent sur le dos du contribuable », dénonce Nicolas Lecaussin.

Pierre Bessard, directeur délégué de l’Institut Constant de Rebecque, a pris la suite de la conférence. Pour cet économiste suisse, il faut équilibrer la fiscalité avec les droits individuels. Le problème de l’évasion fiscale est souvent traité avec démagogie. Il observe que les riches, contraint par une fiscalité confiscatoire, ont tendance à « voter avec les pieds ». Même aux Etats-Unis, les riches rendent leur passeport et renoncent à leur nationalité à cause de la fiscalité.

L’allègement fiscal toujours absent du débat politique !

En matière fiscale, la démagogie est de rigueur en France. Tout allègement fiscal est toujours considéré comme « un cadeau aux riches », explique Pierre Bessard. Antoine Pinay, ministre des Finances sous la IVe République, avait déclaré que la Suisse avait sauvé l’épargne de trois générations de Français.

L’économiste suisse dénonce aussi la mainmise des fonctionnaires sur le droit. « L’Etat doit être au service des contribuables et pas l’inverse », a-t-il déclaré. Alexis de Tocqueville observait qu’il est dans la nature de tout gouvernement de vouloir agrandir continuellement sa sphère.

Pierre Bessard propose quelques solutions. La propriété doit être défendue. Les paradis fiscaux doivent jouer un rôle préventif et d’arbitrage. Enfin les impôts doivent être baissés.

« En Angleterre on aime les riches »

Victoria Curzon Price, administratrice à l’IREF et auteur de « En Angleterre on aime les riches », a pris la parole en troisième. Elle commence son intervention par saluer l’action du gouvernement Cameron qui « a les pieds sur terre », déclare-t-elle !

Pour elle, Gordon Brown, ancien Premier ministre britannique n’avait pas pris les mesures susceptibles de contrer la crise économique. La politique de relance par la consommation, la baisse de la TVA et le maintien du niveau des dépenses publiques ont aggravé la situation.

A contrario, David Cameron a augmenté la TVA de 15% à 20%, baissé l’impôt sur les sociétés de 28% à 24%. La « super tax » sur les ultra-riches à 55% a été ramenée à 45% et les dépenses publiques ont été comprimées. Le Premier ministre souhaite réduire le déficit anglais de 11% à 2% en sept ans.

Selon le Trésor britannique, une fiscalité lourde a de nombreux effets négatifs sur la population « riche » du pays. Ils risquent de moins travailler, de baisser les salaires de leurs employés, de prendre une retraite anticipée voir de quitter le pays…

La courbe de Laffer, validée par l’histoire

Enfin, Jean-Philippe Delsol, l’auteur de « A quoi servent les riches » (avec la participation de Nicolas Lecaussin, cité plus haut) a proposé quatre solutions pour remédier aux problèmes de l’exil fiscal.

La première consiste à baisser les dépenses de l’Etat. Elle représente aujourd’hui 56% du PIB français. Jean-Philippe Delsol remarque que 50% de français sont payés par l’argent public (fonctionnaires, chômeurs…). La règle d’or a permis à de nombreux pays de rétablir leurs comptes publics comme en Italie.

Deuxièmement, il faut baisser les impôts. La courbe de l’économiste Arthur Laffer, démontre qu’au-delà d’un certain seuil d’imposition, le produit fiscal baisse. De nombreux exemples dans l’histoire de France en atteste (1936, 1981). Jean-Philippe Delsol souligne le mot de l’économiste français, Barthélemy de Laffemas : « Les hauts taux tuent les totaux »…

En troisième place figure la suppression des 560 niches fiscales. Officiellement, leur coût annuel s’élève à 60 milliards €, mais, le sénateur Philippe Marini, président de la commission des finances, l’estime à 230 milliards d’euros. Jean-Philippe Delsol propose le même impôt, pour tous, pour toujours. L’impôt proportionnel, appelé à l’étranger « Flat Tax », est imposé entre 10% et 20% selon les pays. En France, une tranche à 2% jusqu’à 8 000 euros et 15% au-delà pourrait rapporter 2,5 milliards € de plus qu’aujourd’hui.

Il faut enfin libérer la société, « la concurrence est le meilleur gérant de la complexité » déclare Jean-Philippe Delsol. L’Etat doit revenir à ses fonctions régaliennes et se détacher de son interventionnisme financier.

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le jeudi, 24 mai 2012